L’histoire du Cavalier Fonck, le premier soldat belge tombé pendant la 1ere guerre

Histoire

04/08/2023

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Il y a 109 ans - le 4 aout 1914 - tombait le premier soldat belge, sous les balles de l'invasion allemande. Voici son histoire …

Antoine-Adolphe Fonck est né en 1893 près de la frontière, dans une famille modeste de la région de Verviers. Il a perdu ses parents à un jeune âge et a été élevé par sa grand-mère Liégeoise. Il a commencé à travailler comme magasinier au Grand Bazar de Liège, mais attiré par les chevaux, il s’est engagé en 1911 pour trois ans dans la cavalerie.

En mai 1914, Antoine a retrouvé la vie civile et est retourné auprès de sa fiancée. Cependant, deux mois plus tard, il a été rappelé sous les drapeaux. Sa réputation pour l’aventure, le dévouement et le manque de peur ont fait de lui un bon soldat, même si la vie de caserne n’était pas ce qu’il préférait.

Fonck faisait partie d’une patrouille qui avançait. La route était bloquée par ce que les habitants avaient trouvé pour ralentir l’avance ennemie. Ils ont appris des habitants qu’ils avaient vu des soldats allemands dans les environs, peut-être des hussards, dans le village de Thimister. Ils devaient donc vérifier et aller plus loin.

Fonck était en avant-garde pour éclairer. Après quelques minutes, il a été vu pour la dernière fois. Grâce à des témoins, nous pouvons reconstituer ce qui lui est arrivé. À la hauteur du pont ferroviaire, Fonck a rencontré le directeur du charbonnage de Battice, un mineur et un pionnier qui préparait la destruction de l’ouvrage.

MAT44, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Un peu plus loin, à la ferme Bolsee, le fermier lui a signalé un groupe grisâtre. Fonck a avancé pour en avoir le cœur net et a vu des Prussiens. Sans hésiter, il a mis pied à terre, a attaché son cheval à une clôture, a sorti son fusil et a ouvert le feu. Un soldat est tombé et l’ennemi s’est dispersé. Fonck s’est levé, a bondi sur son cheval et a poursuivi les fuyards. Mais son cheval a été tué et il a eu du mal à se libérer de sa carcasse. Il est retourné à la ferme et a appris qu’il était entouré par l’ennemi. Il a décidé de tenter une fuite et a été tué, à l’âge de 21 ans.

Les habitants de Thimister étaient obligés par les Allemands furieux de dégager la route et de servir de bouclier humain. L’un des Allemands est tombé sur le corps de Fonck et l’a percé avec une baïonnette vengeresse. Les habitants de Thimister ont ramené la dépouille du jeune soldat au village et croisé un officier allemand qui a salué le corps. Les funérailles officielles pour Fonck ont été organisées à Thimister le 6 août et son corps est enterré dans le cimetière communal. Depuis ce jour, la commune considère Fonck comme l’un des siens et un monument a été érigé en son honneur en 1923. Chaque année, la commune rend hommage à ce soldat tombé, et un monument le représentant à été érigé à l’endroit ou il fut tué.