Histoire

17/12/2024

Massacre de Malmedy, un crime de guerre marquant de la Seconde Guerre mondiale

Le massacre de Malmedy, parfois appelé massacre de Baugnez, est l’un des épisodes les plus tragiques de la bataille des Ardennes. Commis le 17 décembre 1944 par le Kampfgruppe Peiper, une unité allemande appartenant à la 1re Division SS Leibstandarte Adolf Hitler, ce crime de guerre a vu l’assassinat brutal de prisonniers de guerre américains près du carrefour de Baugnez, au sud de Malmedy, en Belgique.

Contexte historique, un plan ambitieux et brutal

Lors de la bataille des Ardennes, Adolf Hitler avait confié à la 6e Armée SS Panzer, dirigée par le général Sepp Dietrich, la mission de percer les lignes alliées pour atteindre Anvers. Le Kampfgruppe Peiper, une unité blindée et motorisée commandée par Joachim Peiper, avait pour objectif de capturer les ponts de la Meuse, en passant par Ligneuville, Stavelot et Trois-Ponts.

Cependant, plusieurs obstacles majeurs compromirent leur avancée :

  • Mauvaises routes : Les voies secondaires empruntées par Peiper étaient mal adaptées au passage de chars lourds.
  • Manque de carburant : Les ressources en essence étaient critiques pour les forces allemandes.
  • Ordres brutaux : Selon des témoignages, des consignes explicites auraient été données de ne pas faire de prisonniers et d’inspirer la terreur.

La percée et les premiers massacres

Malgré des débuts difficiles, Peiper parvint à opérer une percée le 17 décembre 1944. Sa progression fut toutefois marquée par des crimes de guerre dès les premières heures :

  • À Honsfeld, plusieurs dizaines de prisonniers américains furent sommairement exécutés.
  • À Bullange (Bullingen), un autre massacre de prisonniers fut rapporté.

Ces actes s’inscrivirent dans une stratégie d’intimidation destinée à affaiblir la résistance alliée.

Le massacre de Baugnez, un carnage sanglant

Le 17 décembre, entre midi et 13 heures, l’avant-garde du Kampfgruppe Peiper croisa un convoi américain composé de soldats du 285e bataillon d’observation d’artillerie. Pris au piège, les Américains furent forcés de se rendre. Environ 120 prisonniers furent regroupés dans une prairie proche.

Soudain, pour des raisons encore floues, les SS ouvrirent le feu sur les prisonniers. Certains tentèrent de fuir, d’autres se firent passer pour morts. Les soldats allemands allèrent jusqu’à exécuter froidement les blessés à bout portant et à incendier un café où s’étaient réfugiés d’autres captifs. Environ 72 corps furent retrouvés, certains présentant des traces de coups portés à la crosse de fusil ou des blessures par balles à bout portant.

Conséquences et impact

Malgré la brutalité des faits, une quarantaine de survivants parvinrent à rejoindre les lignes alliées, permettant de rapporter les détails de ce massacre. La nouvelle se répandit rapidement au sein des forces alliées, alimentant un désir de vengeance et renforçant la détermination des troupes américaines.

En réponse à ces atrocités, certains soldats alliés commirent eux aussi des actes de représailles, comme le massacre de prisonniers allemands à Chenogne, le 1er janvier 1945.

Un procès pour crimes de guerre

Après la guerre, le massacre de Malmedy fut l’un des nombreux crimes jugés lors du procès militaire de Dachau en 1946. Joachim Peiper et plusieurs de ses subordonnés furent condamnés, bien que certaines peines furent plus tard réduites.

Souvenir et mémoire

Aujourd’hui, le massacre de Malmedy reste un symbole des horreurs de la guerre et des conséquences des idéologies extrémistes. Un mémorial à Baugnez honore la mémoire des victimes, rappelant les sacrifices consentis pour la liberté. Le massacre de Malmedy illustre les sombres réalités de la Seconde Guerre mondiale et rappelle l’importance de préserver la mémoire des victimes pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent.

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