Histoire
06/02/2025
Imaginez un parc d’attractions figé dans le temps, envahi par la nature, où les cris des enfants ont été remplacés par le silence et la rouille. Bienvenue à Dadipark, un parc qui a marqué l’enfance de milliers de Belges avant de sombrer dans l’oubli. Entre nostalgie, frissons et exploration urbaine, voici l’histoire fascinante de ce parc mythique.
Dadipark ouvre ses portes en 1950 à Dadizele, une petite ville de Belgique. À l’origine, ce parc n’était qu’une aire de jeux destinée aux enfants des pèlerins venus visiter la basilique Notre-Dame de Dadizele. Sous l’impulsion du prêtre Gaston Deweer, il évolue rapidement en un véritable parc d’attractions familial, accessible et abordable.
Contrairement aux grands parcs d’attractions comme Walibi ou Bellewaerde, Dadipark ne misait pas sur des montagnes russes ou des attractions spectaculaires. Son concept était simple : proposer des jeux en plein air, des toboggans géants, et surtout une immense passerelle suspendue de 800 mètres, la plus longue d’Europe à l’époque. Un paradis pour les enfants !
Tout bascule en 2000 lorsqu’un jeune garçon de Kortrijk est victime d’un grave accident dans l’attraction Nautic Jet, perdant presque un bras. Cet événement tragique fait éclater au grand jour des problèmes de sécurité qui couvaient depuis des années. Le public commence à s’inquiéter et la fréquentation du parc chute brutalement.
Face à ces difficultés, la direction annonce une fermeture temporaire en 2002 pour des travaux de rénovation. Mais en réalité, le parc ne rouvrira jamais.
© Pel Laurens, http://www.forgotten-beauty.com, CC BY 3.0, via Wikimedia Commons
Pendant des années, Dadipark est resté figé dans le temps. Attractions rouillées, bâtiments vandalisés, végétation luxuriante : l’endroit devient un spot incontournable pour les amateurs d’exploration urbaine (urbex). De nombreux curieux s’y aventurent, immortalisant l’étrange beauté de ce parc oublié.
Les photos et vidéos de Dadipark envahissent Internet, alimentant la légende d’un parc hanté. Certains affirment même entendre des bruits étranges la nuit… De quoi alimenter les théories les plus folles !
En 2011, après plusieurs tentatives infructueuses de rachat et de réhabilitation, la commune de Moorslede donne son feu vert à la démolition du parc. Dès 2012, les bulldozers effacent presque toutes les traces de Dadipark.
Aujourd’hui, le site fait l’objet d’un projet baptisé « Les Hoven van Dadi », qui prévoit la construction de logements, d’espaces verts et d’aires de jeux. Un clin d’œil à l’ancienne vocation du parc, même si l’âme de Dadipark, elle, appartient définitivement au passé.
Même après sa disparition, Dadipark reste ancré dans la mémoire collective. Que ce soit à travers les souvenirs d’enfance de ceux qui y ont joué, les images spectaculaires des explorateurs urbains ou encore les discussions passionnées sur les forums, ce parc d’attractions disparu continue d’intriguer et de fasciner.