Sirocco de Walibi, l’accident qui a laissé 26 visiteurs tête en bas pendant 1h20

Histoire

27/08/2023

4 minutes

Il y a tout juste 26 ans, le 27 août 1997, une journée de plaisir à Walibi, le célèbre parc d'attractions, s'est transformée en cauchemar pour 26 visiteurs intrépides. Le Sirocco, une attraction emblématique du parc, s'est bloqué en plein looping, laissant ses passagers suspendus la tête en bas pendant plus d'une heure.  Cet incident rarissime a fait les gros titres et a suscité l'inquiétude bien au-delà des frontières belges.

L’histoire du Sirocco

L’introduction du désormais emblématique Sirocco en 1982 n’a pas été sans défis, marquée à l’époque par l’inquiétude de certains résidents locaux pour leur tranquillité. Vers la fin de l’année 1981, Eddy Meeùs, le fondateur de Walibi, apprend par hasard qu’Anton Schwarzkopf, un constructeur allemand, souhaite vendre un exemplaire d’un Shuttle Loop qui avait été initialement créé pour un parc d’attractions japonais ayant depuis fait faillite.

Meeùs reçoit une offre d’achat de 75 millions de BEF (environ 1,8 million d’euros) de la part de Schwarzkopf, accompagnée de l’assurance que cette attraction pourrait attirer 300 000 visiteurs supplémentaires en une saison. Dans le cadre d’une négociation, Meeùs propose un accord différent : il achète l’attraction pour 45 millions et ajoute 30 millions si la hausse de la fréquentation est conforme à la promesse de Schwarzkopf. Le fabricant accepte cette proposition et, au début de 1982, le Sirocco ouvre ses portes aux premiers visiteurs.

La saison se déroule sans encombre, avec 950 000 visiteurs accueillis cette année-là (contre 1 million l’année précédente). Bien que l’objectif des 300 000 visiteurs supplémentaires ne soit pas atteint, Eddy Meeùs remporte son pari avec Schwarzkopf.

Aujourd’hui, il ne reste que 3 autres exemplaires dans le monde du Shuttle Loop Schwarzkopf : en Afrique du Sud, au Japon et au Brésil.

Plus d’une heure d’angoisse en altitude

Le mercredi 27 août 1997, vers 17 heures, le Sirocco se prépare à offrir un nouveau tour de sensations fortes. Cependant, au moment de s’élancer, l’attraction rencontre un problème de puissance. La propulsion du train est trop faible, ce qui entraîne une vitesse insuffisante pour franchir le looping. Le Sirocco se retrouve bloqué, coincé à l’envers, avec les 26 courageux passagers dans leurs sièges, maintenus par une simple barre de sécurité.

La situation est critique, et les secours sont rapidement appelés à la rescousse. Mais les pompiers se trouvent face à un défi de taille, car les passagers sont suspendus à plus de 20 mètres de hauteur. Une manœuvre délicate et dangereuse est nécessaire pour les libérer en toute sécurité.

Pendant plus d’une heure, les passagers restent ainsi la tête en bas, attendant avec anxiété leur délivrance. Vers 18h23, une grue est finalement utilisée pour pousser le train et le faire redescendre doucement avec ses occupants. Heureusement, tous les passagers sont sains et saufs, mais certains d’entre eux sont secoués par cette expérience hors du commun.

 

L’enquête révèle la cause

L’enquête qui a suivi cet incident exceptionnel a montré qu’une pièce de sécurité du système s’était brisée au moment du lancement du train. Cette défaillance a entraîné une vitesse insuffisante pour franchir le looping, conduisant à l’immobilisation du Sirocco à cet endroit précis. Normalement, le train aurait dû redescendre automatiquement après avoir atteint une certaine hauteur.

Les témoignages des personnes impliquées dans cet événement dramatique reflètent l’intensité de cette journée. Jean-Marcel Thomas, directeur général de Walibi à l’époque, se souvient des jours qui ont suivi l’accident, avec une presse internationale faisant le siège du parc.

Malgré l’incident, le Sirocco a continué à attirer les visiteurs intrigués, démontrant leur curiosité et leur désir de vivre des émotions fortes. Plus d’un quart de siècle après cet incident, le Sirocco existe toujours, mais a subit plusieurs modifications et changements de noms au fil des années.

Tout d’abord renommée « Turbine » en 1999, avec la construction d’un bâtiment autour du looping et de la gare, afin de limiter les nuisances sonores, il changera encore une fois de nom en 2013 – après une fermeture de quelques années – pour devenir « Psyké Underground », et être entièrement en l’intérieur.