Le Prinsenkasteel était la résidence des seigneurs de Grimbergen à partir du 14e siècle. Ses ruines sont situées dans le Prinsenbos, au sud de Grimbergen.
Histoire
Lors des guerres de Grimberg (1141-1159), la puissante famille Berthout a perdu son château en bois sur le Borgtberg. Il est possible qu’elle se soit installée sur le site actuel à la suite d’un échange de terres avec l’abbaye de Norbert (documenté en 1217). Le donjon et peut-être la deuxième tour d’angle datent pour la plupart de 1400-20. Des recherches ont permis d’établir un lien entre les marques de ciseau présentes et une technique de taille de la pierre de l’époque[1].
En 1488, le château est assiégé et pris par les Bruxellois lors de leur révolte contre l’empereur Maximilien I. L’année suivante, le duc Albrecht de Saxe le reprend. Apparemment, il ne l’a pas fait raser comme le décrivent les chroniques (« fut rasé par terre et se rendist »).
Philippe Frans van Glymes (1646-1704), prince de Grimbergen, transforma le château existant en domaine princier au 17e siècle. Il était très apprécié de la cour d’Espagne et avait été nommé gouverneur de Bergen op Zoom et haut bailli du Hainaut par le roi Philippe V. En 1695, juste avant le terrible bombardement de Bruxelles, il devient gouverneur de la ville de Zen. Son monument funéraire peut être admiré dans le chœur de la basilique Saint-Servatius (côté évangile).
Le château d’eau fut agrandi au début du XVIIe siècle et devint la propriété de la famille de Mérode en 1757, qui y resta jusqu’à la Révolution française. Plus tard, le château a été modifié au milieu du 18e siècle jusqu’aux environs de 1900.
À partir de septembre 1901, quelque 25 religieuses norbertines françaises s’installent dans le château, qui était alors inhabité depuis de nombreuses années. Elles avaient en effet été expulsées de leur couvent de Bonlieu-sur-Roubion (Drôme) par le régime anticlérical et anticatholique. Elles ont rendu le château habitable et ont pu enfin rentrer en France en 1933.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château est aux mains des occupants allemands et sert de dépôt de munitions. En septembre 1944, il fut incendié par des soldats allemands de l’unité de l’armée de l’air stationnée sur l’aérodrome, afin que les Alliés qui avançaient ne puissent pas s’emparer des munitions. Malgré l’intensité du feu et les nombreuses explosions, le donjon de l’angle sud-ouest et une tour d’angle ronde au nord-ouest, reliée par la façade ouest, sont restés debout.
Le château est resté la propriété de la famille de Mérode jusqu’en 1959. Cette année-là, elle vendit le château et le parc environnant à la commune de Grimbergen.
Sa restauration a débuté à la fin des années 1990 et il fera partie du Musée des anciennes techniques (MOT), situé à une centaine de mètres dans la partie sud du Prinsenbos.