Le Fort de Huy, bâti en 1818, est une forteresse qui se dresse sur les rives de la Meuse en Wallonie. Il surplombe la ville de Huy, située dans la province de Liège en Belgique. Cette imposante structure est érigée sur le site de l'ancien Tchestia, l'une des « quatre merveilles » de Huy.
Historique
En raison de son importance stratégique dans la région verrouillant la vallée de la Meuse, l’État hollandais décide en 1815 de construire une forteresse sur le site. Sous la direction du lieutenant-colonel H. Camerlingh et avec le contrôle du capitaine ingénieur A. J. Anemaet, la première pierre de la citadelle est posée le 6 avril 1818. La construction s’étale sur une période de cinq ans.
Malgré cela, la forteresse construite par les Hollandais n’a jamais rempli son rôle militaire. Elle a plutôt été utilisée comme une prison politique pour les républicains du mouvement « Risquons-tout » en 1848. En 1876, la citadelle est vendue à la ville de Huy, mais rachetée par l’État belge en 1880 pour être réintégrée dans le système défensif de la Meuse en 1914. À partir de ce moment, le fort a servi de camp de discipline interne pour les Allemands.
Après la Première Guerre mondiale, le fort a été utilisé pour héberger des prisonniers russes et plus tard comme école régimentaire pour le quatorzième de Ligne. À partir de 1932, le fort a été converti en une attraction touristique, permettant aux visiteurs de profiter d’une vue panoramique sur la ville.
Seconde Guerre mondiale
En 1939, des soldats allemands ont été internés au Fort de Huy après avoir franchi la frontière belge. Le 10 mai 1940, ces soldats ont été transférés en tant que prisonniers de guerre. Peu de temps après, le fort a été attaqué par les Allemands pour libérer les prisonniers, qui avaient cependant déjà été transférés ailleurs. Les Allemands ont alors utilisé le fort comme centre d’internement pour des prisonniers politiques et des otages, sous l’administration de la Wehrmacht et dirigé par le commandant Frimberger. Plus de 6 500 patriotes, dont Guillaume Vermeylen, y ont été internés pour diverses raisons, notamment la résistance, le banditisme, le marché noir, la réfractaire au travail obligatoire, les otages, les communistes, les grèves, etc. Le fort abritait également des prisonniers de différentes nationalités.
À partir de juillet 1940, des prisonniers anglais, des grévistes français et des Russes ont été internés à Huy, et environ la moitié des internés étaient des otages, risquant l’exécution. Cependant, aucun d’entre eux n’a été exécuté sur place, mais ont été emmenés ailleurs avant leur assassinat. À partir de septembre 1941, le fort de Huy a également été utilisé comme camp de transit avant la déportation vers des camps de concentration, principalement Vught et Neuengamme.
Après la Libération, le fort a été transformé en centre d’internement pour les personnes inciviques. Depuis 1992, un Musée de la Résistance et des Camps de Concentration est installé au Fort de Huy.
Après Guerre
Entre 1957 et 2012, un téléphérique permettait aux visiteurs de survoler la ville de Huy, avec une étape prévue au-dessus du fort. Malheureusement, le 6 avril 2012, un hélicoptère Robinson R22 a coupé l’un des câbles du téléphérique. Suite à un appel d’offres de la ville de Huy, les travaux de réhabilitation du téléphérique ont été confiés à un bureau d’architectes appelé U’MAN et un cabinet nommé ERIC. Ces travaux ont commencé en septembre 2020.