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Gand
Flandre Orientale
En 1857, le site imposant qui abrite aujourd’hui le Musée, Centre psychiatrique et Institut de Formation Dr. Guislain, a été inauguré en tant qu’Hospice pour Hommes aliénés, suscitant un intérêt au-delà des frontières de Gand. Surnommé ‘Hospice Guislain’, cet établissement a été salué comme une avancée majeure dans le traitement humanitaire des maladies mentales, liant son histoire aux évolutions de la psychiatrie tant sur le plan médical que social.
Le fondateur, le Professeur Joseph Guislain (1797-1860), pionnier de la psychiatrie moderne, considérait l’architecture comme un reflet de son approche du traitement des maladies mentales. Il préconisait le placement en institution comme un élément thérapeutique crucial, imposant des conditions strictes pour la construction du nouvel hospice, dont l’emplacement hors de la ville dans un endroit paisible. Le projet, réalisé en 1852 par l’architecte Aldolphe Pauli selon les directives du Dr. Guislain, mêlait les styles néo-roman, néo-gothique et néo-renaissance, érigeant ainsi le premier asile d’aliénés digne de ce nom en Belgique.
Le centre psychiatrique, au-delà de sa valeur architecturale, est un témoignage historique de l’évolution de la compréhension de la démence. Le site a été reconnu comme un monument en 1999 par la Communauté flamande, préservant ainsi cette part importante de l’histoire de la psychiatrie.
Les trésors du Musée Dr. Guislain se déclinent en deux volets captivants : l’histoire de la psychiatrie et la collection artistique, cette dernière étant exposée de manière permanente. L’origine de la collection médicale remonte à une modeste « collection basique » d’objets anciens conservés à l’institut Dr. Guislain. La majeure partie de cette collection a été acquise par le Musée, que ce soit par achat, dons ou legs. D’une diversité étonnante, elle englobe des objets liés à la période pré-psychiatrique, aux étapes pré-freudiennes de la science, ainsi qu’à la psychiatrie d’orientation biologique. La collection photographique, initiée par le psychiatre écossais Dr. Diamond en 1850, a joué un rôle crucial en offrant un regard plus « objectif » sur la maladie psychique, contribuant à l’établissement d’une véritable « typologie » des pathologies psychiatriques. En continuant cette tradition, le Musée acquiert également régulièrement des œuvres de photographes contemporains.
Le second volet de la collection du Musée Dr. Guislain se consacre à l’art brut ou outsider. Cette catégorie englobe des œuvres spontanées et non conventionnelles créées par des artistes en marge du circuit artistique professionnel ou de la société. Elle comprend des créations de patients psychiatriques, de personnes aux capacités mentales restreintes, d’individus isolés cherchant leur place difficilement dans la société, ainsi que des créateurs développant de manière ludique et indomptable leur propre voie. Outre l’art brut, la collection artistique du Musée accueille des œuvres contemporaines en lien avec la santé mentale, mettant en avant des artistes tels que Peter Granser, Gérard Alary, Jean Rustin, Koen Broucke, Philippe Vandenberg, Ronny Delrue et Marc Maet.