L'hôtel de ville de Binche, témoin privilégié de l'histoire de la ville, conjugue élégance gothique et évolutions architecturales au fil des siècles. De ses origines médiévales à ses rénovations successives, cet édifice emblématique incarne la richesse patrimoniale et l'identité profonde de Binche.
Histoire & Description
L’hôtel de ville de Binche, dont la date de construction reste incertaine, présente des éléments architecturaux datant potentiellement du XIVe siècle, notamment les trois arcades gothiques du rez-de-chaussée et la base du beffroi en grès de Bray. Il est érigé à l’emplacement de la première « maison dou bourc » ou « loge delle ville », mentionnée dès le XIIIe siècle.
La création de cet édifice est étroitement liée à l’essor économique de Binche et à l’émergence des libertés communales, faisant de la ville l’une des premières du Hainaut à bénéficier de franchises municipales. Le beffroi, qui surplombe l’hôtel de ville, a longtemps rempli des fonctions de surveillance et de défense, tandis que le bâtiment principal servait autrefois de halle, de boucherie communale et de lieu de réunion du magistrat.
En 1554, lors du pillage de la ville par les troupes d’Henri II, l’hôtel de ville est ravagé par les flammes. Sa restauration est confiée à l’architecte Jacques Du Brœucq, sous le patronage de Marie de Hongrie.
Au XVIIIe siècle, l’architecte Laurent-Benoît Dewez apporte des modifications à la façade, lui conférant un style néo-classique, tandis que le beffroi est intégré dans la toiture.
Entre 1896 et 1899, l’édifice subit une restauration dirigée par l’architecte Pierre Langerock, en collaboration avec l’historien Ernest Matthieu. Cette restauration révèle la muraille primitive de style renaissance, après le retrait du décor ajouté par Dewez, et voit l’ajout de quatre cartouches sur la façade.
L’hôtel de ville de Binche est un bâtiment gothique tardif à deux niveaux, construit en grès de Bray pour la face principale et en briques et grès vers la rue des Boucheries. Il se caractérise par ses trois arcades gothiques moulurées au rez-de-chaussée et son imposant beffroi surmonté d’une flèche bulbeuse d’inspiration baroque. La façade arbore les armes de Charles Quint et le monogramme de sa sœur Marie de Hongrie.